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Téléchargez
3 fonds d'écran 1024/800 pixels
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décembre 19h00. Depuis que le projet a officiellement été
déclaré "réalisable",
nous ruminons notre impatience. Il faut dire qu'en une semaine, les conditions
de vent plus que douteuses ne nous ont autorisé que 5 sauts du spot de
la Mouette. Cette étrave rocheuse de 300m posée au milieu des flots
et surplombant les vagues, reste une mince concession faite par les hommes à
la nature. Si on jette un coup d'il au reste des paysages alentour, les
HLM, tours et hôtels de toutes sortes donnent vraiment à la côte
espagnole un air de banlieue-dortoir. Sitôt sorti de la plage, on se retrouve
cerné de buildings. Quelques orangers plantés dans les rues rappellent
ce qui autrefois fit la richesse
et la beauté du pays. Cliquez
sur les photos pour les agrandir ! |
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Autres
temps autres murs. Pour l'instant la nature se rebelle. Allons donc voir
si le vent souffle aussi fort dans la forêt de buildings.
Zagora,
cité balnéaire. Les critiques sont clairs, c'est le point de rencontre
des jeunes célibataires de 18 à 30 ans. De
ce point de la côte, les soirées sont surchauffées. Preuves
en sont, les extraits vidéos diffusées en boucle dans les bars,
où nous traînassons à longueur de journée. Mais l'hiver
la ville accueille exclusivement une population de 3ème âge qui vient
mettre à l'abri du froid ses rhumatismes
dommage. | |
| Bref,
pour tuer le temps on visite. On se retrouve au sommet de l'hôtel Mares
pour admirer la vue du haut des 150m, moyennant 5€ par personne. Beau panorama
sur les immeubles et sur la plage. Ah tiens ! Un rapide coup d'il et on
observe des caméras partout. Comme d'hab
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| | Deux
possibilités se présentent : un saut en face Nord. Celui-ci
nécessiterait de traverser une salle des machines, puis d'accéder
à une échelle, pour enfin faire une traversée sur des rails
fixés au mur afin de se retrouver au bord dans la face, les pieds sur une
poutrelle exiguë. Pas terrible d'autant plus qu'on est deux. Celui qui devrait
attendre que le premier escalade, aurait toutes les chances de se faire choper.
Et avec les parachutes sur le dos, difficile de passer pour un touriste
Enfin, il faudrait traverser la salle des machines où stationnent certainement
des agents de maintenance. Trop d'incertitude. |
| | Deuxième
topo : en bout de terrasse en face sud, un balcon inférieur donne accès
plein vide. C'est une suite royale à 400€ la piaule ! Des chaises
longues et des tables permettent aux clients de se dorer en sirotant une bonne
petite coupe de champagne. Sympa, mais comment descendre ? Rappel, désescalade
? Nous optons plutôt pour la seconde solution en regardant attentivement
les passages : escalader la rambarde, se laisser tomber sur un petit toit intermédiaire,
et sauter sur le balcon. Ça devrait faire. On prend des photos pour laisser
le moins possible de choses au hasard et on redescend par l'ascenseur. L'analyse
qui suit est sérieuse : bières, visionnage, bières. |
31
décembre 21h. C'est parti ! On tire au sort et
je gagne. Je serai donc le 1er à entrer dans l'immeuble avec mon parachute
dissimulé dans un petit sac à dos noir. Le 1er aussi à sauter,
quel bol ! Ça met la pression que de se retrouver tout seul sur une terrasse,
lorsque l'alarme sonne, comme à Montparnasse
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Dès
le rez-de-chaussée, je dois aller à nouveau aux chiottes. Quand
il y a ce genre de stress, je pisse toutes les 5 min, ce qui ne laisse pas beaucoup
d'autonomie
Je repense au saut : un peu stressant, car outre le risque de
se faire intercepter par des vigiles, la face de l'immeuble présente des
poutres verticales sur toute sa longueur. C'est déjà 1m de perdu
en longueur après le départ en statique. Une grosse orientation
et c'est un coup à poser bien gentiment sur un balcon à 100m/sol
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| Il
faudra donc donner une grosse impulsion, et là c'est pas non plus l'idéal,
car la rambarde sur laquelle il faut monter en équilibre fait 10cm de large.
C'est facile à faire à 1m du sol, donc pareil à 150m, c'est
ce dont je me persuade
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| | Ascenseur
44è étage. La porte s'ouvre, je suis en face de l'hôtesse
d'accueil. Bien mignonne, la même que l'autre jour. Elle me demande d'ailleurs
si elle ne m'a pas déjà vu il y a 2 jours. Moi, bien stressé,
dans mon mauvais anglais, je lui réponds qu'effectivement on s'est vu il
y a 2
ans ! Bon, comme elle est gentille, elle me fait accéder à
la terrasse sans payer. Sympa ! D'ailleurs c'est la dernière fois que je
la vois
mais elle, ne peut pas s'en douter ! |
Sur
la terrasse, il y a un couple un peu occupé, et personne. Il fait nuit,
tout brille, les gens préparent le nouvel an. Je repère une dernière
fois les passages.
Raoul arrive 5min après. On se regarde.
A ce moment il a l'air tout sauf cool, Raoul : -). Le stress est à son
comble. On descend dans les escaliers et dès qu'on entend personne ni monter,
ni descendre on s'équipe : 30 secondes. On remonte. J'escalade la barrière
et tombe à pied joints sur le petit toit. De là, l'accès
à la terrasse ne pose pas de problèmes. Il y a des chaises, des
tables, et pas un chat. En courant j'arrive au bord et regarde. Ouf ! Soulagement,
il n'y a pas d'obstacles imprévus dans la face. Juste de grosses guirlandes
lumineuses le long du mur. On dirait un sapin de Noël ! |
| | Raoul
installe une table contre la balustrade. Il la tient, je monte dessus, puis mets
un pied 50cm plus haut sur le garde-corps. Je n'ai pas envie de monter les 2 pieds
en équilibre dessus alors j'impulse à 1 pied comme sur une grosse
marche : BASE !!! En une demi-seconde
c'est un spectacle incroyable. Je suis éjecté du corridor :
les travées verticales qui donnaient l'impression d'être enfermé
dans un couloir, s'effacent bien vite dans mon dos, et je découvre la face.
Les guirlandes de Noël et les grosses vitres défilent comme au ralenti
J'ai l'impression de flotter. Les piscines au pied de l'immeuble grossissent à
vue d'il. Je tire, regarde l'extracteur prendre l'air, et attends. Encore
en chute, la voile s'extrait du sac, monte doucement et clac ! S'ouvre bien symétriquement
et m'arrête net. Toujours l'impression de tomber d'une chaise le cul par
terre ! |
| J'entends
des voix, on applaudit. Sur les balcons il y a du monde qui fête le
nouvel an. Ils pensent peut-être que c'est une animation ? Raoul saute nickel
dans la foulée. Sous voile, on passe à leur niveau en leur souhaitant
: " Happy New Year !!! ". On se suit dans un défilé d'immeubles.
A droite, à gauche, entre les rues. Pour se poser finalement dans un terrain
vague à quelques encablures. | |
| L'année
2005 commence sous les meilleurs augures. | |
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